Hics

Le travail artistique oscille entre le figuratif et l’abstrait, constitué en une tentative de cartographie de lieux symboliques. Ce concept pourrait être décrit à l’aide d’une phrase tirée de la cartographie médiévale, utilisée pour désigner des territoires dangereux ou inexplorés : « Hic svnt Dracones ».

Le point de départ de l’exposition est axé sur le lien entre le corps et le paysage. La recherche est menée à travers des croisements chimériques entre ces deux sujets, en s’inspirant d’une variété de sources, dont l’art classique, la science-fiction et les dessins anatomiques.

Par moments, c’est la forme qui éclipse l’objet lui-même, lui conférant une dimension symbolique et quasiment abstraite. Les déviations du factuel vers l’imaginaire, les zones grises des faits réels donnant naissance à des légendes, à de fausses mémoires et à des réinterprétations dépourvues d’explications, exercent une fascination particulière.

Les dessins éphémères, réalisés sur les vitrines de la galerie, ont permis de métamorphoser l’espace, accentuant la séparation entre la galerie et l’extérieur, créant ainsi une ambiguïté pour les visiteurs. À distance, les vitres semblent revêtues de blanc d’Espagne, un matériau fréquemment utilisé pour masquer les vitrines de magasins en rénovation. Cependant, de plus près, à la lumière du jour, les effacements qui donnent forme aux dessins deviennent perceptibles.

Photos par Sydney Guillemin