



« Avec ses orages noirs, ses nappes de brume enveloppantes, ses marécages gelés, ses sommets en- neigés, ses herbes ondoyantes au gré du vent et ses énigmatiques roches millénaires, l’univers plastique d’Eglé Vismanté convoque la mémoire géographique et culturelle des pays baltes. Née en Lituanie, la jeune artiste nourrit son travail de son lien à la nature et des légendes païennes qui ont bercé son enfance, dans lesquelles les pierres ou les lacs sont considérés comme des entités capables de se mouvoir, d’enfanter, de souffrir et même de faire le mal. Bouleversant les limites entre le vivant et l’inerte, le réel et l’imaginaire, ces récits mythologiques ancrés dans la croyance en une nature toute-puissante croisent dans la pratique d’Eglé Vismanté des problématiques actuelles tout aussi inquiétantes comme celle de l’Anthropocène. On y trouve, en effet, la trace indélébile des activités humaines sur l’environnement sous la forme d’inquiétantes zones urbaines contaminées, de pluies acides, de bombardements et de projectiles en feu, de forêts calcinées et de ruines désolées, tandis que de rares figures saisies dans l’instant de la chute donnent à certaines de ces images un aspect postapocalyptique. » <…>
Catherine MACCHI
Historienne de l’art, critique d’art





